Pour une discipline de la grâce

Dans le cadre de mon master en théologie, j’ai choisi un sujet qui peut sembler original, ou bizarre, ou carrément inquiétant. C’est celui de la discipline d’église. Autrement dit, que faire quand quelqu’un qui appartient à l’Église semble se comporter d’une manière qui va contre les valeurs de l’Évangile. Et plus généralement, comment gérer le cas où l’on pense que quelqu’un se comporte mal. On n’aime pas l’idée de se faire des reproches les uns aux autres, parce que cela ne semble pas “gentil”, et qu’on a peur que cela soit intrusif ou vécu comme telle. On a peur d’une police de la morale. On craint aussi que cela soit aux antipodes de la grâce et du salut gratuit offert en Jésus-Christ.

Pourtant, l’idée d’une réprimande mutuelle fait partie de l’enseignement du Nouveau Testament et de Jésus-Christ. Et je trouve que le fait de ne pas le vivre pose des problèmes manifestes et importants :

  • On ne parle pas à la personne concernée de ce qu’on aurait à lui reprocher,mais bien souvent on en parle à d’autres, ce qui donne naissance aux ragots.
  • Comme la personne ne sait pas ce qu’on lui reproche, elle n’a pas l’occasion de s’en expliquer; peut-être qu’une franche discussion nous ferait découvrir qu’il n’y a pas un vrai  problème, ou pas celui qu’on croit, mais trop souvent elle n’a pas lieu parce qu’on n’ose pas se parler franchement
  • Les personnes qui ont un vrai problème ne reçoivent pas l’occasion de se remettre en question; on ne les aide pas à ouvrir les yeux sur leur problème ou leur faute.
  • Du coup, il leur est plus difficile d’arriver à la repentance et de recevoir le pardon
  • Une atmosphère d’hypocrisie peut se mettre en place, où tout le monde fait semblant de ne pas avoir de problème et de ne pas voir ceux des autres, atmosphère qui est très nocive pour l’Église et pour son témoignage.

Dans mon travail, je parcoure les principaux textes du Nouveau Testament sur le sujet, pour en dégager les grandes lignes d’une discipline saine et aimante. Je montre aussi comment une telle discipline ne s’oppose pas à la grâce, mais est parfaitement cohérente avec elle.

Voici donc le travail en question : MORET_Dissertation_TP_MA1.

J’ai aussi écrit un article format magazine sur la question : “Pour une discipline de la grâce“.